lundi 9 juillet 2012

MilleZola, l'histoire d'une asso


C'est une idée qui a germée au rythme des saisons dans un Népal reculé, profondément haut.

L'idée est arrivée en hiver, sous la neige, avec la naissance auprès du feu d'une petite "Kushi"
("heureuse" en Nepali).


C'est en partageant la vie des montagnes, la vie du peuple Magar pendant tous ces mois, que l'on apprend la simplicité, l'humilité, la pureté des sentiments...
C'est alors qu'on se dit qu'avec le coeur, tout est possible.

Famille de Tikot chez qui je suis hebergée, Reu Kumari, son fils Parbate et son mari Tek Bahadur Pun.

Pourquoi pas se servir de cette laine ? afin d'améliorer l'accès à la santé ?


Voici le kit d'accouchement distribué par le gouvernement népalais... un savon, une serviette en plastique, un fil, un mini cutter... les idées ne cessent de pousser...


L'idée est donc d'améliorer l'accès à la santé des villageois grâce au savoir ancestral des femmes Magar.
Nous décidons donc de fabriquer plus de sacs,de les mettre en vente et récolter des sous pour la communauté du village.
Le savoir des femmes pour leur propre santé ! voici l'idée !
L'accès au soin sera dans un premier temps ciblé sur les femmes enceintes et les accouchements à domicile.



regroupement des jeunes mamans des villages, en attendant les consultations...


Alors il a fallu aller à la rencontre des femmes savant tisser... organiser des meetings, s'organiser...

Premier meeting à Tikot (un des deux villages où le projet s'est lancé)




Premières enveloppes destinées à acheter les premières bobines de laine et se mettre au tissage... ébauche d'une organisation.


Premier meeting à Nangi.


Alors nous avons, dans ces deux villages éloignés de 7h de marche... créé des "Community Group" formé de 9 femmes chacun, avec présidente, secrétaire, trésorière etc...

Puis les femmes se sont mis à tisser, tisser, tisser...

Arrivée de la laine.







Metier à tisser, tout en bois.

L'energie déployée et l'enthousiasme dégagé par toutes les femmes ne peuvent prédire que de belles choses pour l'avenir.
Une asso prend forme...la forme d'un sac même.


Les incroyables et interminables meetings chez Reu Kumari à discuter du prix des sacs, du temps de travail et j'en passe...

Les choses se mettent en place, doucement au rythme des villages.
Avant de partir enfin pour l'Inde et quitter cette grande famille pour quelque temps,j'emmène mon ami François pour quelques meetings très importants.
On décide de mettre en vente les sacs terminés dans les " Community lodge" construit récemment dans les villages pour accueillir les trekeurs désireux de sortir des sentiers battus du trek des Annapurnas.

François, bien obligé de mettre la main à la patte...


Toute l'equipe de Tikot, le groupe de femmes presque au complet, jusqu'au chef du village.

Les annapurnas, par la fenêtre du "Community Lodge"

La majestée de ces montagnes nous donnent la force d'y croire...

Le retour après trois mois d'Inde ne fut que plus encourageant...
Les sacs se sont bien vendus, les femmes se sont "plus ou moins" bien organisées... l'energie est restée.

Alors le travail continu, cette dernière visite dans les villages m'a permise d'aller chercher tous les sacs commandés pour la France... d'organiser une formation de comptabilité avec l'aide de Sylvain rencontré en Inde, qui a crée des tableaux Exel pour les comptes des sacs, des salaires des femmes etc...

découverte des affiches et flyers en couleur !

Travaux de comptabilité avec de gauche à droite : Sylvain formateur, Krishna mon correspondant sur place et coordinateur, Rupa presidente et healthworker du village, Ram Maya trésorière et Hem Kumari secrétaire...

Nous avons aussi travailler avec les healthworkers sur la mise en route des projets de santé.

photo prise par Laura, une photographe espagnole envoyée à Tikot cet hiver.

Nous avons créé un kit pour les accouchements effectués à domicile utilisé par les healthworkers pour minimiser les risques d'infections. ( les charges du matériel sont donc remboursées par l'association)
Nous avons imaginé un "Mother and Baby Care Pack" à distribuer lors de chaque naissance gratuitement composé d'antiseptique, de serviette hygiénique pour la maman et de savon, poudre et huile pour le bébé...


MilleZola remboursera les frais de jeep et consultation gynéco à l'hopital le plus proche en cas de problème détecté par les healthworkers pendant la grossesse pour les femmes venant de famille pauvre.

photo prise par Laura, une photographe espagnole envoyée à Tikot cet hiver.

L'association remboursera également les frais de transport en jeep vers l'hopital le plus proche et frais hospitalier si besoin, en cas d'urgence pour les familles pauvres.

A long terme MilleZola souhaite employer quelqu'un dans chaque village pouvant aller visiter les personnes âgées isolées, évaluer leur besoin et les aider dans leur quotidien.

photo prise par Laura, une photographe espagnole envoyée à Tikot cet hiver.

photo prise par Laura, une photographe espagnole envoyée à Tikot cet hiver.

Il reste encore beaucoup de travail pour que tout cela soit mis en place et perdure dans le temps...
Mais la base est bien là....


L'equipe de Nangi avec à gauche les femmes en tenue traditionnelle Magar.


Lila, healthworker aussi... assez fière de ses sacs !


Comme Kushi, 5 mois à present et bien en chair...
L'association aura bien grandit... nourrie par tant d'amour et d'espoir !


Je pars de Tikot, le coeur rempli d'amour... avec la jeep rempli de sacs, de Zola...
Le trajet de ses sacs est loin d'être fini... ils traverseront le monde avec moi et auront cette chance d'attérir à Paris.
De là bas j'espère que bien des choses leur arriveront, qu'on voudra bien d'eux avec tout ce qu'ils représentent...
L'idée est de trouver en France un point de vente, un magasin, un commerce equitable...
Toute personne intéressée de m'aider dans ce projet est plus que la BIENVENUE... en France, tout reste à faire!
Nous avons besoin de l'energie et du coeur de chacun...

A l'unité des hommes, et des peuples...

mardi 26 juin 2012

Fin de l'Inde


Il aura bien fallu quitter Kolkata… s’accrocher aux poignées d’un train nous emmenant au loin.



Sur le chemin pour Varanassi (Benarès) entrepris avec une nouvelle compagnone de route.. Elisabeth, petit Ange tombée du ciel, nous avons décidé de faire quelques stops…
Un premier stop  dans une communauté Hare Khrishna, par pure curiosité de notre part… experience qui nous a cependant laissée bien septiques. Hare Khrishna, Hare Rama mes amis n’est certainement pas pour moi. Puis un stop à Bodgaya, le lieu de l’illumination du Bouddha.

Bodgaya


Nous sommes à present 4 filles les mêmes jupes au vent. 

Elisabeth, Diane, Charlotte et moi même.

Nous sommes restées captivées cette chaude soirée… au pied de l’arbre de l’être illuminé… par la paix dégagée, le calme,et  la douceur de l’atmosphère inhalée.



Je ne savais pas encore que j’allais apprendre la technique enseignée par le Boudha depuis des siècles quelque temps plus tard… mais déjà et depuis toujours les temples boudhistes, les stupas, les moines m’inspirent profond respect…
Il y a dans cette ville, des multitudes de temples construits par les différents pays boudhistes du monde entier mais le temple de l’arbre, le principal donc est vraiment incroyable…




Puis après bon nombre d’heures à rouler, rouler, s’arrêter, s’arrêter... dans ces trains indiens qui à eux seuls sont tout un voyage… 

Cherchez l'intrus...

Nous arrivons avec un peu d’appréhension dans une ville que l’on nous a decrite comme jungle …

Varanassi




 Le berceau de l’Hindouisme, la plus vielle ville au monde.. le cœur de l’Inde, encore vraiment battant… le cœur de l’Humanité…





J’ecris que Varanassi est l’endroit de plus incroyable au monde pour tous mes sens et mon être dans toute sa profondeur.. tout prend une forme sacrée, tout à un sens... tout est Shiva.


Baba Tchaï, qui normalement est vêtu d'un sourire d'or... chez qui on buvait le thé en bas de la maison...





voici ma nouvelle maison, chambre peinturée, dans un endroit incroyable au dessus de la rivière.

Plus de 300 corps brûlent sans arrêts sur les Ghats, plus de 300 âmes se dispersent dans l’air chaque jour.
Seuls les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les Sadhus ne sont pas brûlés mais jetés directement dans le Ganje puisque déjà purs.



J’y ai compris l’importance de l’eau, du pouvoir qu’on lui accorde ou non…



Je me suis faite appelée par la rivière en cette nuit du 20 mai… venant juste y tremper mes mains, mes pieds… j’y suis completement tombée…
Et depuis cet accident, je m’y baignais tous les jours… moyen aussi de survie lorsqu’il fait 45°C à l’ombre.
Sans penser à tout ce que l’on peut dire sur l’Etat sanitaire de l’eau de ce Ganje… mais pensant à la puretée sacrée de l’eau..de celle que l’on appelle Mother Ganga. L’effet en est certain…



Car la température brûlante à cette époque de l’année rend cette ville encore plus lessivante…on se réfugie alors dans les ruelles de la vielle ville où là aussi, tous nos repères sont chamboulés… nous sommes bel et bien dans une ville en dehors du temps.. en dehors du monde et de nos concepts…


Avec mes amis de route, de gauche à droite... Francesco d'Argentine, Diane de Paris et Elisabeth d'Allemagne, et moi même si vous ne me reconnaissez pas ;-)

Première vision d'un matin... Varanassi est pour moi une planète de singes

L’agitation des ruelles de Varanassi est indescriptible, à moins de soi-même y marcher, y entrer, y respirer… Les vaches et les singes prennent souvent la place des hommes, il faut se frayer un chemin.


Une des vaches passait chaque matin devant moi, à la même heure... elle m'inspira,

Blanche Vache

Une apparition pleine de grâce
Traversant le chaos de la place
Apporte le message de la journée.

De ses cornes parfaitement sculptées
A ses pis rosés remplis de lait,
Le blanc immaculé de la vache sacrée
Offre le secret de la toute beauté.

Elsa, 19 mai, Jyoti café, Varanassi

J’ai donc passé 10 jours retournants dans cette ville, j’ai adoré m’y fondre littéralement… rencontrer les gens, les rites et les chants … observer la mort en tant que passage, observer la mort au milieu de la vie.

Assaf, Remo et son ami suisse... traversant le monde à velo

Jeune astrologue rencontré, Sameer qui a étudié la disposition de mes planètes...

Des cérémonies, « puja » tout en musique, tout en chorégraphie de feu et d’encens se répètent inlassablement à la tombée de la nuit.



Mais il était grandement temps de partir pour moi… la ville devenait trop brûlante…trop tout, tout simplement.

dernière image du calme de l'aube sur le Ganje...


Rishikesh




Alors j’ai pris le large vers le nord de delhi… 20 heures de train pour arriver à Rishikesh. Plus on s’y approche plus l’air devient frais, plus la nature clâme sa présence silencieuse.
J’ai encore retrouvé tant de gens là bas… tant la famille est grande et tant nous sommes connectés!



Il y a toujours la Ganga, le fleuve sacré que l’on suit, bien plus frais, voire glacial qui prend source non loin de là dans la montagne…



Ma dernière semaine en Inde fut si saine… si ressourçante, Yoga le matin et le soir ( Rishikesh est la 
« capitale du Yoga »), baignade dans la rivière, orgie de mangue et papaya… ballade dans la forêt, à chercher des cascades…



Et puis encore et toujours… le partage…

Mes deux anges réunies...

L’Inde m’aura captivée.
J’ai traversée tant de religions, côtoyer tant de dieux, tant de gens…! 
Traversé de dures épreuves aussi, mon corps mis à mal… l’époque était surement un peu rude. 
L’Inde fait grandir à pas de géant…

Mon cheminement spirituel n’a cessé d’évoluer, de suivre le cours tranquil du Ganje pour finalement trouver la source…

Incredible India.